20 septembre 2007

La Tunisie veut acheter des préservatifs pour lutter contre le Sida

Un appel d'offre International vient d'être lancé par l'Office National de la Famille et de la Population. Son objet est la conclusion d'un marché d'acquisition de préservatifs masculins sur une période de deux ans.
Bien que la Tunisie soit relativement épargnée par le virus (on parle de 1 cas sur 10 000 habitants selon les chiffres officiels), une étude de l'ONFP montre qu'il existe des raisons de croire à une éventuelle augmentation du nombre d'infections dans les années à venir pour plusieurs raisons: la faiblesse des systèmes de surveillance, des services de dépistage limités, la non disponibilité des préservatifs et leurs prix prohibitifs (ils sont vendus presque exclusivement en pharmacie pour un prix moyen dépassant 3DT500 les 3 unités), la libéralisation des moeurs et de la vie sexuelle, le développement des relations extraconjugales, le développement de la prostitution illégale dans les grandes villes et les villes touristiques, l'émergence du tourisme sexuel.

Autre constat frappant de la même étude: le sida est la maladie des pauvres en Tunisie.

"62% des PVVIH sont chômeurs, 18% disposent d’un emploi précaire (femme de ménage, aide-maçon, commerçant ambulant, ouvrier non qualifié…), 14% bénéficient d’un emploi stable (ouvrier qualifié, cadre moyen), 6% femmes au foyer, environ 90% proviennent d’un milieu socio-économique défavorisé et 4/5 arrivent à survivre grâce au soutien de la famille."

La principale conclusion de l'étude estime que, dans le cas de la Tunisie, la VIH risque de s'amplifier dans les années à suivre et donc d'avoir un impact économique considérable sur la croissance, la population, les dépenses de santé et la production.

Alors, à quand les distributeurs automatiques dans les bars et boites de nuits tunisiennes? A quand les distributions gratuites de préservatifs dans les hôpitaux tunisiens? A quand une vraie politique de prévention et d'éducation (sans tabous) dans nos collèges, lycées et universités? A quand le dépistage gratuit et anonyme, aussi bien pour le VIH que pour les MST? Quand est ce que les parents commenceront à en parler sérieusement et librement avec leurs enfants? La Tunisie ne restera pas pour toujours protégée de telles infections, le pays s'ouvre de plus en plus, et les moeurs évoluent rapidement. C'est bien d'acheter des tonnes de préservatifs, mais il faudrait intensifier aussi la prévention, qui est malheureusement quasi innexistente ou peu visible en Tunisie. Et que les sensibilités religieuses et culturelles ne viennent pas interférer dans ces efforts, car il s'agit là d'un vrai problème de santé publique...

Pour des informations plus complètes sur l'étude, la source.

7 commentaires:

Mariouma a dit…

il était temps!!!
quoique plusieurs associations(dontl'almst conposée en magorité d'étudiants en médecine, docteurs) luttent depuis pas mal de temps pour mettre en place un système de prévention et de distribution gratuite de préservatifs
ces assocations ont pas mal fait de programmes deprévention dans les facs, distribués gratuitement des condoms dans les lieux ou se retrouvent un fort taux de jeunes, essayé de mettre en place des distributeurs mais ont butté souvent contre une fin de non recevoir de la part des directeurs de cette institution qui regardèrent cette initiative d'un mauvais oeil et insinuèrent qu'elle incitait de plus en plus de jeunes tunisiens à la la pratique sexuelle (sujet ô combien tabou dans ce bled)
il faut commencer par changer les mentalités et que l'état impose ce projet.

BYRSA a dit…

le sujet du Sida reste tabou et d'ailleurs tout ce qui est lié à la sexualité est tabou et on fait toujours comme si ça n'existait pas. donc comment parler du Sida si on a du mal à parler sexe? regardez cette vidéo de prévention que je trouve minable avec un message flou http://www.dailymotion.com/video/xxq1b_tous-contre-le-sida_ads

Selim a dit…

@ mariouma: "Il faut commencer par changer les mentalités et que l'Etat impose ce projet". T'as tout à fait raison, il manque de la volonté politique pour faire de ce projet une priorité parmi d'autres. Quant aux mentalités, tu sais bien qu'elles sont dures à changer. Il faut plutôt parler à "la raison" des gens...

@Byrsa: Oui c'est tabou comme le sexe l'est, mais il faudrait peut être présenter le sida comme une MALADIE et traiter le sujet en tant que tel, avec un discours scientfique.
Eh oui, minable cette vidéo!

a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
a dit…

J'ai travaillé pendant 1 an avec l'association ATL, j'ai été dégouté par le manque de sérieux ( programmes établis non réalisés, statistiques erronées...) sans parler du détournement de l'argent des sponsors et des contribuables...
étant parti pour la noble cause de lutter contre ce fléau, je me suis trouvé sur le cul face a toutes ces combines, qu'ils ne cachent pas. Je compte bien publier un article pour les dénoncer, LA HONTE!

psynaj a dit…

je pense qu'il la clé c'est la prévention, et elle commence dans nos lycées, malheureusement l'éducation sexuelle ne se fait pas dans nos foyers, mais dans la rue, dans les films pornos, dans les magzines, internet, et souvent c'est une éducation "éronnée""mal saine", c'est pourquoi l'intervention de spécialistes dans nos lycées ne peut qu'etre bénifique du moment ou elle incite les jeunes à demander des explications, à les avoir, à etre plus conscients des dangers qui nous entourent...malheureusement ça n'existe pas encore, en attendant les psy et autres spécialistes choment, l'état dépense de l'argent dans la médication, et le problème est loin d'etre résolu!

Anonyme a dit…

Une distribution gratuite de coups de bâtons serait plus efficace qu'une dépense aussi inutile .

Je veux bien faire l'effort de me me désigner pour donner les premiers coups de bâtons .

Succès et guérison garantie .